Article Corse matin
Paru aujourd'hui, mardi 6 octobre 2009
Ajaccio
La Corse met tout son "choeur" à gagner la bataille des chorales
Photo : Michel Luccioni
Vingt chanteurs de toute la Corse ont été sélectionnés sur les 130 candidats.
Les doigts viennent de se poser sur la première guitare, caressant les cordes pour donner le tempo auquel la deuxième guitare, synchro et impatiente, forte et sensuelle, emboîte, dans la fraction de seconde suivante, le pas. Vingt corps debout, droits. Vingt bouches rondes, souples. Vingt voix qui, soudain éclaboussent, en un camaïeu de tonalités, la palette vert pomme des jardins du Hussard. Vingt chanteurs. Corses.
Zone de Caldaniccia, commune de Sarrola-Carcopino, hier matin. L'été signe son entrée dans l'automne tandis que l'on guette l'arrivée de Patrick Fiori.
En coulisses, mais à ciel ouvert, lever de rideau sur ce qui sera l'un des événements télévisés de cette fin d'année : La bataille des chorales. Unité de lieu : la chaîne TF1, unité de temps : le mois de décembre, unité d'espace : Paris. Un concept simple : cinq chorales - voix féminines et masculines - coachées par cinq artistes connus se lancent dans un défi musical sans précédent. Un seul verdict, le vote des téléspectateurs.
Un casting à 130
Dans la clarté des voix qui viennent danser sous le nez de la Méditerranée, les équipes de tournage s'affairent pour filmer le premier rendez-vous entre le coach - Patrick Fiori qui dirigera la chorale corse - et les vingt candidats sélectionnés. Le casting en a vu défiler 130 ! Dominique Rocher, productrice artistique du programme donne le la...
« Le concept de l'émission proposée par Endemol France et présentée par Benjamin Castaldi est, à l'origine, un format suédois, déjà adapté aux États-Unis. Cinq chanteurs renommés de cinq régions françaises - Corse, Languedoc, PACA, Ile-de-France-Courneuve et Paris - organisent un casting que nous supervisons, afin de trouver des chanteurs amateurs, les entraîner à tous les styles de musique et former une chorale. Les différents groupes s'affronteront ensuite à la télévision pour se faire élire par le public. Nous ouvrons notre tour de France avec la Corse où nous sommes venus il y a trois semaines afin de lancer les filets. L'objectif de l'émission ? Faire chanter les téléspectateurs autour de titres référents actuels et de grands classiques ».
Deux prime en direct et plus que trois chorales à l'issue du premier. La chorale corse ne veut pas seulement faire bonne figure, elle veut figurer parmi les finalistes. Mieux, gagner...
Porter haut les couleurs
Ils le disent tous sur l'air du tube de Patrick Fiori, « Je sais où aller » sur lequel ils répètent. Vingt chanteurs originaires de toute la Corse. Mus par la même envie de donner en partage l'image d'une île qui a de la voix et la fait entendre. Comme une clé de sol identitaire. Dans le groupe, des personnalités diverses que les insulaires connaissent ou pas. Délia, la plus jeune, 16 ans en classe de seconde à Porto-Vecchio, chante depuis l'âge de 3 ans ; Jean-Charles Papi, 40 ans, avec son ami Jacques Culioli - on ne les présente plus - qui veulent « porter haut les couleurs de l'île et saisir l'opportunité d'une telle aventure » ; Charly Conso de Bastia, salarié à La Poste, faisant partie d'un groupe de café-concert, met toute son énergie dans cette « dynamique du chant à plusieurs » ; Bastien Vincensini, 21 ans, étudiant en histoire à Corte, un passionné serein dans son espoir de victoire ; Pascal Costa, 47 ans, Balanin, agent aux Chemins de Fer, qui anime par ailleurs sa propre formation ; Joséphine Fernandez, 35 ans, intermittente du spectacle, gitane-andalouse, cinq ans avec les Muvrini, ayant assuré la première partie de Patrick Fiori au Grand Rex et à l'Olympia ; Célia Blanwalnin, 17 ans, rêve d'être prof de chant. Mais aussi, Nadia Ecalle, 29 ans, qui chante... dans sa salle de bains !
Essaï Altounian, le directeur musical de l'émission, suggère quelques placements judicieux. Arrangeur, compositeur, réalisateur de musique, de Michel Legrand à Jennifer, en passant par le Roi Soleil, il hoche la tête, séduit par la belle composition vocale qui lui met l'eau à l'oreille.
À Paris, les vingt font faire corps. Ils représenteront « ces visages familiers (...)/Dans nos paysages montagneux/Des hommes comme des rochers... ».
Le groupe entonne le refrain. Encore une fois. Et d'un coup, il suffit de deux guitares, quelques paroles, d'un choeur en écho pour que le ton soit donné. La bataille des chorales a commencé...
A.-c. Chabanon